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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 08:46

Suite à l'étude de la lettre de rupture de Rodolphe dans le célèbre roman Madame Bovary de Gustave Flaubert, il a été demandé aux élèves de rédiger la réponse de l'infortunée maîtresse.

 

Le travail demandé était assez complexe car il fallait non seulement rédiger la lettre d'Emma, mais aussi l'insérer dans un récit et introduire des commentaires de ce personnage sur ses propres écrits. Mathieu Humbert (4°1) a relevé "le défi" avec brio, révélant une Emma blessée mais digne qui ne tombe jamais dans le pathétique:

 

« A vous, homme sans courage ! »

 

- Après tout, il a bien mérité ce surnom, pensa Emma.

 

« Je suis très attristée de ce courrier qui vient de me parvenir ! Comment pouvez-vous remettre en question ma détermination après les longues conversations que nous avons eues ensemble ? Votre lettre , après lecture minutieuse, démontre en tout point votre manque de courage. »

 

Emma se mit à réfléchir, pour répondre sans laisser paraître sa colère.

 

« Je sais qu'avec le temps, l'ardeur de la passion diminue, mais n'est-elle pas remplacée par quelque chose de plus fort ? A savoir l'envie de partager sa vie avec celui qu'on aime. Mais cela n'a pas l'air d’être votre cas. J'en arrive à me dire que vous êtes déjà à cette étape de la lassitude et que vous essayez de retourner la situation à votre avantage. »

 

- Même attristée, je ne laisserai pas paraître mon état, il n'en est pas digne, s'avoua Emma.

 

« N'est ce pas vous qui auriez craint le jugement des autres en m'ayant enlevé à mon foyer ? Apparemment votre amour n'est pas aussi fort que vous aviez pu me le déclarer. Quand on s'aime le jugement des autres importe peu, l'important est d’être heureux ensemble. C'est du moins ma vision des choses. »

 

- Voilà qui va lui montrer sa lâcheté, se dit Emma, en trempant à nouveau sa plume dans l'encre d'un bleu brillant.

 

« Votre départ précipité de Yonville justifié par la peur de céder à la tentation en cas d'une rencontre me laisse perplexe. N'est-il pas le reflet de votre couardise ? Pourquoi ne pas avouer votre envie de me quitter de façon plus correcte que par lettre interposée. »

 

- Cela lui démontrera que je ne suis pas niaise.

 

« Finalement, malgré ma tristesse, je suis soulagée de ne pas avoir mis notre projet à exécution. Le remord n'aurait pas été d'avoir quitté mon foyer, mais bien celui d'avoir aimé un homme sans courage. Quelle triste fin à ce qui a été pour moi une véritable passion !

 

Adieu, vous qui n’êtes pas digne de mon amour. Emma Bovary »

 

Satisfaite de ses propos, Emma plia la lettre et l'introduisit dans une enveloppe qu'elle ne parfuma pas, cette fois-ci.

 

 

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